Artur Mas i Gavarró (Barcelone, 31 janvier 1956) est un homme politique catalan, économiste libéral, membre de Convergence démocratique de Catalogne (CDC) qui le 27 décembre 2010 succède à José Montilla et devient le 129ième President de la Generalitat de Catalogne.

Artur Mas i Gavarró

Artur Mas i Gavarró Précédemment, il fut aussi président de la fédération de Convergència i Unió (CiU) et actuellement de Convergència Democràtica de Catalunya (CDC).

De 1995 à 1997, il exerce la charge de conseller (ministre du gouvernement catalan) de la Politique Territoriale et des Travaux public (Aménagement du territoire). Par la suite, jusqu'en 2001, il est ministre de l'Economie et des Finances puis conseller en cap (premier ministre du gouvernement catalan jusqu'en 2003

De 2004 à 2010, il est le chef de l'opposition au parlement de Catalogne.

Biographie

Formation et carrière

Artur Mas est né à Barcelone le 31 janvier 1956. est le fils aîné d'une fratrie de 4 enfants (2 sœurs et 1 frère) d'une famille d'industriels dans le textile à Sabadell (coté maternel) et dans la métallurgie à Poble Nou (coté paternel).

Ses années au Lycée français de Barcelone et dans une une classe européenne lui permettent de parler couramment le catalan, l'espagnol, le français et l'anglais. Par la suite, il sera diplômé en Sciences Economiques et patronales à l'Université de Barcelone.

Depuis 1982, il est marié avec Helena Rakòsnik avec il a eu 3 enfants (Patrícia, Albert et Artur).

En 1979 son diplôme en poche, il commence sa carrière professionnelle dans un groupe industriel produisant du matériel de logistique et de levage. Plus tard, il dirige une société d'investissements propriété d"un groupe industriel dans le secteur de la tannerie.

Son premier contact avec le secteur public se produit en 1982 quand il entre au département du commerce, de la Consommation et du Tourisme de Generalitat de Catalogne comme collaborateur pour la projection internationale et les investissements étrangers en Catalogne, d'abord comme chef du Service des Foires puis comme Directeur Général de la projection commerciale. Ces responsabilités vont le rapprocher de Convergència Democràtica de Catalunya (CDC) dont il est déjà militant.

Parcours politique

Les débuts en politique (1987 – 2003)

Bien qu'il ait occupé différents postes au sein du Département du Commerce, de la Consommation et du Tourisme de la Generalitat, ce n'est que lors des élections municipales de 1987 qu'il participe pour la première fois comme membre de la candidatura de CiU à la mairie de Barcelona sous la houlette de Josep Maria Cullell. Lors de ces élections il sera élu conseiller municipal de la capitale catalane et ré-élu en 1991 et 1995. Au sein du groupe municipal de CiU, il est le porte parole des Affaires Economiques (1988-1991), porte parole du groupe municipal (1991-1993) puis de 1993 à 1995. Il est aussi député pour la circonscription de Barcelone de 1991 à 1995).

En 1995 il fait partie de la candidature de CiU au parlement de Catalogne et sera élu député à la chambre catalane. La même année, le président de la generalitat de l'époque, Jordi Pujol, compte sur lui pour faire partie du gouvernement et le nomme ministre de la Politique Territoriale et des Travaux public (1995-1997) puis ministre de l'Economie et des Finances (1997-2001). En 1999, il est à nouveau élu député lors des élections au parlement catalan.

Au sein de sa formation politique, il est élu président de la Fédération de Barcelona de Convergència Democràtica de Catalunya en 1996. A partir de 1998, il est membre du Secrétariat Permanent de CDC. En novembre 2000, il remplace Pere Esteve au poste de secrétaire général lors du 11ième Congrés du parti célébré à Cornellà de Llobregat. Il occupera aussi ce poste sur la période 2004 - 2008.

En janvier 2001 il est nommé premier ministre de la Generalitat ce qui le conduira à s'affirmer au sein de CiU comme le successeur Jordi Pujol qui entame son dernier mandat de Président qu'il occupe depuis 1980.

En 2002, il est choisi comme candidat pour CiU à la présidence de la Generalitat pour les élections au parlement de Catalogne de 2003. Malgré les sondages défavorables, Convergència i Unió devient pour la première fois de son histoire la force politique la plus votée avec 46 sièges et environ 31% des votes lors du scrutin du 16 de novembre de 2003. Pourtant, Artur Mas ne sera pas élu Président de la Generalitat à cause de l'alliance tripartite (PSC, ERC et ICV-EUiA) qui vont donner leur soutien à un programme commun et choisir Pasqual Maragall comme président de la Generalitat.

Chef de l'opposition (2003 – 2010)

Durant la VIIième législature, Artur Mas sera le chef de l'opposition au parlement de Catalogne. En 2004, le président Maragall va promouvoir l'officialisation du poste de chef de l'opposition qui n'existait jusqu'à présent que de facto, Artur Mas en sera donc le premier nommé.

Le projet le plus important de cette législature fut la rédaction d'un nouveau statut d'Autonomie de la Catalogne. Le 30 septembre 2005, le Parlement de Catalogne approuve par 120 votes contre 15 en contra, une proposition de texte qui reconnait la Catalogne comme une nation, prévoit un nouveau modèle de financement et dote la Catalogne d'une plus grande autonomie. Le 2 novembre 2005, Artur Mas, conjointement avec Manuela de Madre et Josep-Lluís Carod-Rovira, les présidents des 3 principaux groupes parlementaires présente ce nouveau statut à la chambre catalane.

Après des mois de négociation entre les parlementaires catalan et le parlement espagnol pour arriver à un accord sur le contenu final de ce statut, Artur Mas leader de CiU trouve un point d'accord avec le président du gouvernement espagnol José Luís Rodríguez Zapatero. Cet accord auquel vont s'ajouter ceux du PSC et ICV-EUiA modifie très notablement la proposition présentée au parlement de Catalogne. Plus la moitié du document initial est ré-écrite et notamment ceux faisant référence à la reconnaissance de la Catalogne comme nation ainsi qu'à son financement. Cette proposition de statut sera finalement adoptée par les citoyens catalans le 18 juin 2006.

Suite à cette ratification du nouveau texte, le président de la Generalitat, Pasqual Maragall; qui depuis la sortie d'ERC du gouvernement avait perdu la majorité; dissout le Parlament avant la fin de la législature et convoque des élections le 1er novembre 2006. Ce sera la segonde fois qu'Artur Mas concourt comme tête de liste de CiU lors d'une élection au Parlament de Catalogne. CiU devient la première force en votes et va gagner 2 sièges de plu (48). Cependant la reconduction d'un pacte entre le PSC, ERC et ICV-EUiA va porter José Montilla i Aguilera candidat socialiste à être investi président de la Generalitat, Artur Mas assumant une nouvelle fois le rôle de chef de l'opposition de la VIIIième législature.

Parmi les activités portées par Artur Mas durant cette période, on trouve la définition d'une refonte du catalanisme avec le projet de La Casa Gran del Catalanisme (maison du catalanisme), commencé en 2007.

En janvier 2010, Artur Mas est nommé une 3ième fois consécutive candidat de CiU à la présidence de la Generalitat lors des élections célébrées le 28 novembre. Sa formation obtient une ample victoire avec plus de 38% des voteset un total de 62 députés au parlement sur 135. Ce résultat permettra à CiU d'accéder enfin à nouveau au gouvernement de la Generalitat.

Président de la Generalitat (depuis 2010)

Lors de la IXième législature, le 16 décembre 2010, la présidente du Parlament, Núria de Gispert, le propose comme candidat à la présidence de la Generalitat. Dans son discours d'investiture, Artur Mas revendique un nouveau modèle de financement pour la Catalogne inspiré du concert économique comme le grand défi des prochaines années et proclame une transition nationale pour la Catalogne basée sur le droit à décider (dret a decidir).

Le 23 de décembre 2010, il est investi comme 129ième Président de la Generalitat de Catalogne grâce au soutien du groupe parlementaire de Convergència i Unió et à l'abstention du groupe parlementaire du Parti Socialiste de Catalogne au second tour. Il prend donc la suite de son prédécesseur José Montilla le 27 décembre 2010 et jure loyauté au roi, à la constitution et au statut "en toute fidélité au peuple de Catalogne"

Premier mandat (2010 – 2012)

Il nomme son premier gouvernement dés le lendemain de son accession au Palais de la Generalitat. Celui-ci entre en fonction à partir du 29 décembre 2010. Parmi les entrants, on peut noter la présence de la vice présidente du gouvernement Joana Ortega d'UDC et de proches comme Felip Puig (ministère de l'Intérieur), Irene Rigau (ministère de l'Enseignement), Lluís Miquel Recoder (ministère du Territoire et de l'Ecologie). On peut aussi noter l'arrivée de nouveaux indépendants comme Boi Ruiz en charge du département de la Santé, Francesc Xavier Mena au Entreprises et Travail mais aussi celle de l'ancien ministre socialiste Ferran Mascarell à la Culture.

Lors de son premier discours du nouvel an, Artur Mas appellera à "réagir" avec "sérénité et fermeté" devant les "menaces" contre la réalité de la nation catalane. Il appelle à l'unité et à la recherche d'un minimum commun plutôt que des différences.

Au cours de sa première réunion en tant que président de la Generalitat avec José Luis Rodríguez Zapatero en février 2011, celui-ci exige des coupes budgétaires au delà de 10%. Artur Mas sortira de la Moncloa en ne reconnaissant que deux accords concrets: l'accord pour solder la dette avec la Catalogne depuis 2008 de 759 millions d'euros, et que le gouvernement autorisera une nouvelle émission de dette de la Generalitat d'un montant de 2.5 milliards sous peu.

L'action de son gouvernement au cours de sa première législature sera marqué l'adoption de mesures visant à réduire le déficit de la Generalitat au travers de coupes budgétaires ou d'augmentation de taxes dans les domaines de l'Université, la Justice, le paiement d'un euro pour tout produit médical acheté au titre de la sécurité sociale catalane ou encore la taxe sur le tourisme. En revanche, il supprime l'impôt de Successions.

Le 24 mars 2012, il quitte le secrétariat général de Convergència Democràtica de Catalunya car les statuts du parti lui interdisent un nouveau mandat et devient président du parti remplaçant ainsi l'historique Jordi Pujol.

A la suite de l'historique de la "diada" du 11 septembre 2012 marqué par la manifestation (ayant mobilisée près de deux millions de participants selon les organisateur) convoqué par l'Assemblée Nationale Catalane en faveur de l'indépendance de la Catalogne et du refus du président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy de négocier un pacte fiscal approuvé par le parlement cette même année, Artur Mas et CiU prendront position en d'un état indépendant pour la Catalogne. Il convoquera de nouvelles élections pour le 25 novembre avec le débat sur l’autodétermination et le droit à décider comme éléments clés.

Segon mandat (des de 2012)

El President Mas acompanyat d'Oriol Junqueras aquest matí al Parlament Le Président de la Generalitat de Catalogne Artur Mas i le chef de l'opposition Oriol Junqueras (ERC) signe un pacte de gouvernance 2012-2016 le 19 décembre 2012. Cette Xième législature sera marquée par la perte de 90.489 votes pour les candidatures de Convergència i Unió emmenées par le Président Mas qui va malgré tout remporter les élections avec 50 députs sur les 135 du Parlement catalan soit 12 de moins que précédemment et une participation inédite de 70 %. Une fois la chambre catalane constituée, la président du Parlement réélue Núria de Gispert le propose comme candidat pour présider la Generalitat le 18 décembre.

Il est nommé pour la seconde fois Président de la Generalitat de Catalogne le 21 décembre 2012 par 71 votes en sa faveur (CiU et ERC) et 63 contre (PSC, PP, ICV-EUiA, Ciutadans et CUP). Le 24 décembre, il prend possession du poste au Palais de la Generalitat de Catalogne.

Les coupes budgétaires et la limite du déficit public imposés par le gouvernement espagnol vont provoquer la prlongation du budget pour l'année 2013. Artur Mas convoque dans la foulée la consultation pour l'indépendance pour le 9 novembre de 2014, le 25 novembre il va proposer la création d'une liste conjointe des partis politiques, société civile i professionnels (experts reconnus) en faveur du oui qui renaîtra d'une certaine manière avec l'annonce le 14 janvier 2015 d'une entente avec ERC et d'autres entités souverainistes pour convoquer des élections pour le 27 septembre 2015.