Pour le premier billet de mon blog, je vais parler de la manière dont un média français public s'est permis de traiter les élections autonomiques qui ont eu lieu en Catalogne le 27 septembre 2015. Le 28 septembre 2005, l'émission de télévision de la chaîne publique France 5 "C'est dans l'air" d'Yves Calvi a débattu sur les élections catalanes du 27 septembre sous le titre "Risque catalan et contagion indépendantiste".

Si vous vous intéressez un tant soit peu à la politique en Europe, vous ne pouvez ignorer que les partis en faveur de l'indépendance de la Catalogne ( Junts pel Sí et la CUP) ont obtenu la majorité absolue au parlement de la Generalitat de Catalogne.

Arrêtons nous déjà sur le titre quelques instants. Risque et contagion... Sur le moment j'ai cru que l'on parlait du virus Ebola !

Mr Calvi comment pouvez donner un titre pareil à une émission du service public français ? Vous foulez au pied Voltaire et son « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. »

Mr Calvi, lorsqu'un peuple vote, que l'on soit heureux ou pas du résultat, c'est l'expression de la démocratie. Les élections en Catalogne ont vu une participation historique (77,44%) et c'est vrai, un peu moins de 2 millions de personnes (1.620.973 pour Junts pel Sí et 336.375 pour la CUP) ont eu l'outrecuidance d'exercer leur droit de citoyen. Visiblement voter, exprimer son avis, s'il n'est pas conforme au votre est un risque, voire pire une contagion.

La liberté de vote n'est pas et ne sera jamais une maladie!
La liberté de vote n'est pas et ne sera jamais une maladie!
La liberté de vote n'est pas et ne sera jamais une maladie!

Allez y répéter cela vous fera du bien, laissez donc ce vent de liberté venu d'un pays que vous ne connaissez pas rafraîchir l'humanisme et la foi en la démocratie que vous semblez avoir perdu.

Car oui Mr Calvi, c'est évident, vous ne connaissez absolument rien à ce pays qui est en train de renaître sous vos yeux. Ce petit pays renaît non pas de ses cendres, mais des menaces, des privations dont il est victime de la part de l'Espagne et de la France depuis des siècles. Depuis 300 ans, exactement depuis le 11 septembre 1714, la Catalogne a perdu son indépendance sous les bombes conjuguées des troupes castillanes et françaises. Depuis cette époque, sa culture, sa langue et son peuple sont brimés, bafoués dans leurs droits.

1707 - Dissolution des institutions et lois du Pays Valencian par droit de conquête - Duc de Berwick, 11 mai 1707

1714 - La dissolution de la Generalitat de Catalunya - José Patiño, Décret du 16 de septembre 1714

1715 - Interdiction de l'usage du Catalan dans l'administration et les écoles - Consejo de Castilla, 13 juin 1715.

1716 - Obligation de rendre la justice en Castilan - Felipe V, Article 4t du Décret de Nova Planta, 16 janvier 1716

1751 - Jeter au pain et à l'eau quiconque qui parle en Catalan - Article 10 du chapitre provincial du Décret de Visite des écoles religieuses

1768 - Interdiction du Catalan à l'école - Carlos III, Real Cédula de Aranjuez, 23 juin 1768

1769 - Obligation de donner les sermons en Castillan - Décret de l'évêque de Vic Fray Bartolomé de Sarmentero, 10 décembre 1769.

1772 - Interdiction du Catalan dans les livres de comptabilité - Carlos III, Real Cédula de 24 décembre 1772

1773 - Interdiction d'éditer des livres en Catalan - Consejo de Castilla, Carte du 20 de mars 1773

1779 - Les Catalans payent plus d'impôts que les espagnols "No se duda que Cataluña paga en tributos, aun fuera de las leyes de la proporción, mas que cualquiera otra provincia...” - Francisco Mariano Nifo, “Estafeta de Londres”, Carta Tercera, Madrid 1779

1780 - L'école, un moyen pour espagnoliser - Conde de Floridablanca, Provisión del Consejo de Castilla, 22 décembre 1780

1801 - Interdiction du théâtre en Catalan - Manuel de Godoy, Instructions pour la gestion des théâtres et compagnies comiques hors du Cortes, 11 de mars de 1801

1828 - Suppression du Catalan dans les documents de l'Eglise - Ordre de l'évêque de Girona Dionisio Castaño, 16 avril 1828

1857 - Le Catalan exclut de l'école publique - Article 88 de la loi Moyano d’Instruction Publique, 7 septembre 1857

1862 - Le Catalan interdit dans les documents officiels - Article 25 de la Ley Notariale, 28 de mai 1862

1867 - Nouvelle interdiction du théatre en Catalan - Luis González Bravo, Ministro du gouvernement, par ordre royal le 15 janvier 1867

1876 - Abolition des lois catalanes - Art. 75 de la Constitucion de 1876

1900 - A Lleida, le gouverneur interdit le Catalan à l'école - Circular nª 667 du Gouvernement civil de la province de Lleida, 27 mars 1900

1902 - Sanction contre les enseignants qui pratiquent le catéchisme en Catalan - Article 2nd du Décret Royal du 21 novembre 1902, Alfonso XIII et le Ministre de L'intruction Publique Conde de Romanones.

1907 - Imposition du Castillan - Miguel de Unamuno, Journal El mundo, 2 février 1907

1915 - Le Catalan exclu du Registre Hypothécaire - Règlement de la Loi Hypothécaire , 5 août 1915

1919 - Le Cortes espagnol refusent le statut d'autonomie - Discours du député Francesc Cambó, Journal La Tribuna, Madrid, 29 janvier 1919

1923 - La Dictature Militaire contre la Catalogne (Interdiction du drapeau Catalan entre autres avec des peines de 6 mois de prison) - Décret Royal de la présidence du directoire militaire, Miguel Primo de Rivera, Madrid 18 septembre 1923

1924 - Le général Losada interdit “La Santa Espina” (C'est une sardane: une danse !) - Circulaire du Gouverneur Civil de Barcelona, général Losada, La Vanguardia, 5 septembre 1924

1924 - L’arquitecte Gaudí, détenu pour avoir parlé en Catalan (Interrogatoire de la Guardia Civil)

  • ¿Cómo se llama usted? ==> Comment vous appelez vous? (En Espagnol)
  • Antoni Gaudí ==> (Antoni est l'équivalent Catalan de Antonio en Espagnol)
  • ¿Qué edad tiene usted? ==> Quel âge avez vous? (En Espagnol)
  • Setanta-un anys ==> 71 ans (En Catalan)
  • ¿Qué profesión? ==> Quelle est votre profession? (En Espagnol)
  • Arquitecte ==> Architecte (En Catalan)
  • Pues su profesión le obliga a usted a hablar en castellano ==> Alors votre profession vous oblige à parler en Castillan (En Espagnol)
  • La professió d’arquitecte m’obliga a pagar contribució i ja la pago, però no a deixar de parlar la meva llengua ==> La profession d'architecte m'oblige à payer des impôts et je les paye déjà, mais pas à arrêter de parler ma langue (En Catalan)
  • ¿Cómo se llamaba su padre? ==> Comment s'appelait votre père? (En Espagnol)
  • Francesc Gaudí ==> (Francesc est l'équivalent Catalan de Francisco en Espagnol)
  • ¿Qué es eso de Francesc? SI usted no fuese viejo, le rompería la cara, sin vergüenza, cochino! ==> C'est quoi ça Francesc? Si vous n'étiez pas vieux, je vous casserais la tête, tu n'as pas honte, porc! (En Espagnol)
  • Jo a vostè no l’insulto i vostè a mis sí. Jo parlo la meva llengua...==> Je ne vous ai pas insulté et vous oui. Je ne fais que parler ma langue... (En Catalan)

Detention de Gaudí, il a alors 71 ans, 11 septembre 1924

1924 - Les enseignants qui enseignent en Catalan expulsés de Catalogne - Juan de Urquía, Gouverneur civil de Girona, La Veu de Catalunya, 7 novembre 1924

1925 - Il faut retirer les livres en Catalan des enfants - Ordre Royal adressé au ministre de l'Instruction Publique, 13 octobre 1925

1925 - Persécution des enseignants qui enseignent en Catalan - Ordre Royal, Madrid 11 juin 1926

1932 - Le député Unamuno nie toute oppression envers la langue Catalane - Intervention du député Miguel de Unamuno dans le débat sur le statut au Cortes, Madrid le 2 juillet 1932.

1938 - Suppression du Catalan au Registre Civil - Tomás Domínguez Arévalo, Ministre de la Justice, 18 de mai 1938

1939 - Occupation militaire de la Catalogne - Eliseo Álvarez Arenas, Chef des Services d'Occupation, 27 janvier 1939

1939 - Suppression du Catalan sur les panneaux et publicités - Mateo Torres Bestard, Gouverneur Civil de Tarragone, 18 avril 1939

1939 - Le Catalan interdit dans les commerces - Eliseo Álvarez Arenas, Chef des Services d'Occupation, 23 de juny de 1939

1939 -L'école un outil pour espagnoliser - José Junquera Muñé, Inspector de Province, Barcelone 10 novembre 1939

1940 - Persécution des fonctionnaires parlant le Catalan - Wenceslao González Oliveros, Gouverneur Civil de Barcelone, 28 de juillet 1940

1944 - Le Catalan interdit dans les documents publics - Article 148 du Règlement du notariat, Décret du 22 de juin 1944

1952 - "Vous croyez que l'on a fait la guerre pour que le Catalan redevienne d'usage public" - Felipe Acedo Colunga, Gouverneur Civil de Barcelone, 1952

1957 - Obligation de traduire les prénoms catalans en espagnols - Art. 54 du Projet de Loi de réglementation du Registre Civil, 8 de juin 1957

...

2001 - Le roi ment: “El español nunca fue lengua de imposición sino de encuentro.” Traduction: L'espagnol n'a jamais été une langue imposée mais plutôt une langue partagée - Juan Carlos I, Remise du Prix Cervantes, 23 avril 2001

Il fut un temps Mr Calvi où la Catalogne comprenait aussi la partie qui est depuis annexée par la France. Dans cette partie, la France a détruit la langue catalane du moins elle y a mis tout son cœur. Peut-on encore parler de coeur devant une telle attitude? Un peu de travail journalistique vous aurait appris qu'encore aujourd'hui, sur les murs des écoles Aiguatèbia, des Garrotes et du Conflent (Pyrénées, Orientales) subsiste la consigne: “Soyez propres, parlez français”.

Soyez propres

Oui Mr Calvi, dans le pays des droits de l'homme aussi, on inculque depuis des siècles la soumission pour éradiquer une langue, une culture. Je sais que les catalans ne sont pas les seuls à avoir subi ce traitement, le plus grand risque de la bêtise, c'est la contagion, surtout lorsqu'elle est doublée de mépris.

Au cours de votre émission, il a été dit que les catalans étaient racistes, plus précisément qu'il y avait une composante raciste dans la manifestation de leur volonté d'indépendance.

Mr Calvi, comment expliquez vous que ce pays que vous ne connaissez pas n'engendre aucun parti politique comme le front national ? Comment expliquez vous que lors de la consultation populaire du 9 novembre 2014, les étrangers avaient le droit de voter ? Demandez vous ce que le Front national pense en matière de droit de vote des étrangers ?

Mr Calvi, comment expliquez vous que ce pays que vous ne connaissez pas a vu se créer une association comme Súmate avec des gens comme Eduardo Reyes Pino (andalou né à Cordoue) ou Gabriel Rufián Romero (né à Barcelone, fils et petit fils d'andalous de Jaén et de Grenade) . Cette association de personnes originaires du reste de l'Espagne dont certaines ne parlent pas le Catalan se positionne clairement en faveur de l'indépendance de la Catalogne considérant ce qu'ils ont construit avec les Catalans, les liens tissés avec les Catalans et l'attitude de l'Espagne vis à vis de leur terre d'accueil.

Mr Calvi, ce pays que vous ne connaissez pas est depuis des années asphyxié économiquement par l'Espagne et cela pour deux raisons. Cela permet de se financer au travers de la Catalogne sans avoir besoin de réformer le pays (regardez le nombre de fonctionnaires selon les régions, les aéroports, routes et voie ferrées fantômes) mais aussi et surtout à la volonté de centraliser les compétences économiques et culturelles. L'Espagne refusant de s'assumer comme une nation composée de nations. L'Espagne clame à qui veut l'entendre qu'elle soutient la Catalogne sans expliquer le mécanisme du FLA qui lui permet une fois les impôts récupérés (16 Milliards de déficit fiscal pour 7,5 millions d'habitants par an) de prendre 1% d'intérêt à la Catalogne en lui prêtant son propre argent. Le cynisme jusqu'au bout de l'asphyxie.

Mr Calvi, en travaillant un peu la question, vous auriez compris que cette asphyxie économique est extrêmement dangereuse car à cause du délire centralisateur de l'Espagne, la dette espagnole actuelle est libellée au nom de la seule Espagne. Par conséquent en cas de déclaration d'indépendance de la Catalogne, les catalans ne seront obligés par aucun traité international de prendre une partie de la dette espagnole. L'Espagne fera donc immédiatement défaut. Essayez donc de récupérer à hauteur de quel montant la France est engagée sur la dette espagnole ? Car dans ce cas la France ne détiendrait plus une créance mais une perte.

Ce scénario catastrophe ne se produira que si l'Europe fait la sourde oreille au désir d’indépendance des Catalans en permettant à l'Espagne d'user de son droit de veto pour empêcher la Catalogne de rentrer dans la communauté européenne.

Pour ce qui est de la viabilité économique, le problème sera pour l'Espagne qui en empêchant la Catalogne de rentrer en en Europe se retrouvera avec une frontière hors zone Schengen en Catalogne alors que c'est par ce même passage qu'elle exporte 80% de sa production en Europe. La force de la géographie d'un pays que vous ne connaissez pas Mr Calvi.

Parlons de l'usage de l'Euro maintenant. Pour quelle raison extravagante, une Catalogne indépendante ne pourrait utiliser l'Euro alors que de nombreux pays utilisent le dollar sans pour autant faire parti des Etats Unis ? Mr Calvi, une autre fois, essayez donc de travaillez votre sujet.

Connaissez vous Kenneth Rogoff, professeur d'économie à Harvard, diplômé du MIT et ancien Chef économiste du FMI ? Celui-ci expliquait en 2011 qu'une "Catalogne, indépendante serait un des pays les plus riches du monde" . Un constat partagé par le prix Nobel d'économie de 1992 Gary Stanley Becker.

Mr Calvi, ce pays que vous ne connaissez pas possède un ministre d'économie en la personne d'Andreu Mas-Colell (ancien professeur d'économie à Berkeley et à Harvard)

Mr Calvi, ce pays que vous ne connaissez pas possède comme penseur de son économie ''Xavier Sala i Martin (Professeur d'économie l'Universié de Columbia, membre du National Bureau of Economic Research et du Centre for Economic Policy Research, ancien économiste de la Banque Mondiale et du FMI, actuel économiste en chef du Forum economique mondial de Davos)''

Ces personnes de haut niveau en économie voient un avenir et une viabilité certaine pour la Catalogne. Mr Calvi, vous ne connaissez pas ce pays mais vous avez certainement toutes les qualifications nécessaires pour considérer votre avis ou celui de vos experts comme plus juste que les leurs. Enfin j'espère pour votre réputation de journaliste.

Mr Calvi, au cours de cette émission, vous avez aussi nié la victoire totale des indépendantistes. Mr Calvi, je veux bien admettre que vous ne connaissiez pas ce pays mais il est inadmissible que nous n'ayez pas travaillé un minimum votre sujet. Incompétence ou malhonnêteté ?

En effet, tant au niveau des sièges que des votes la victoire des indépendantistes est indiscutable:

  • Pour le OUI: Junts pel Sí et la CUP totalisent 72 sièges sur 135 mais aussi 1.957.348 votes ==> Majorité absolue
  • Pour le NON: Ciutadans + PP + PSC totalisent 52 sièges sur 135 mais aussi 1.605.463 votes ==> Pour information, le PSC refuse d'être compté dans le camp du NON avec le PP et C's, mais comme il ne propose rien d'autre, il reste dans le camp du NON.
  • Ni pour le OUI, ni pour le NON (il suffit de lire leurs déclarations respectives en faveur du droit à décider des Catalans): Catalunya Sí que és pot (Ecologistes + Podemos) + Unió totalisent 11 sièges sur 135 mais aussi 469.364 votes

Nul besoin d'être médaille Fields pour comprendre que l'on n'additionne pas le NON, le ni OUI ni NON, les blancs, les nuls, l'abstention. En mathématique, on additionne des éléments de même nature, il me semble que l'on apprend cela au primaire.

Enfin pour rappel, le 9 novembre 2014, il y a eu une consultation populaire (le référendum ayant été interdit par le tribunal constitutionnel espagnol) qui avait vu la victoire du OUI. Si vous vouliez comptez des voix, il fallait forcer l'Espagne à organiser ce référendum sur le modèle écossais. Comme quoi Mr Calvi, la solution passe toujours par les urnes.

Une question me taraude Mr Calvi concernant ce pays que vous ne connaissez pas, savez-vous si son adhésion à l'Espagne s'est faite en comptabilisant des voix ou des sièges ?

En attendant la cour internationale de la Haye est parfaitement claire en matière de déclaration d'indépendance (http://www.icj-cij.org/docket/files/141/16013.pdf), rien en droit international ne s'y oppose.

Pour ce qui est de la perte de la citoyenneté, cette désinformation a été balayée par le président espagnol lui-même (à son corps défendant) lors d’un interview par le journaliste espagnol Carlos Alsina lors du programme « Más de uno » sur Onda Cera (média espagnol et pas catalan): http://verne.elpais.com/verne/2015/09/22/articulo/1442931255_127211.html

Pour faire simple dans la traduction :

  • Le journaliste : Pourquoi un catalan perdrait la nationalité espagnole alors que la constitution espagnole indique qu’un natif espagnol ne peut perdre sa nationalité sauf s’il le demande. Pour l’Espagne donc, un Catalan sera considéré comme un Espagnol résidant à l’étranger.
  • Mariano Rajoy : heu… et l’europénne ?
  • Le journaliste : Il garderait sa condition de citoyen européen justement parce qu’elle découle de sa nationalité espagnole
  • Mariano Rajoy : heu heu il me semble que cette discussion ne conduit nulle part

Mr Calvi, ce pays que vous ne connaissez pas a été insulté par vos propos, je vous demande instamment de faire honneur à votre métier en organisant un plateau où les indépendantistes catalans pourront répondre, débattre avec vos pseudo-experts. ''Mr Calvi, à l'erreur ou l'incompétence n'ajoutez pas la lâcheté, donnez un droit de réponse''.

- Visca Catalunya lliure