Mme Carole Delga, Présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le jeudi 16 juin 2016 vous avez rendu public le résultat de la consultation pour le nom de la nouvelle région constituée des anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Le résultat est donc « Occitanie », un résultat qui fleure bon la démocratie locale… à première vue. Pourtant en y regardant d’un peu plus près, on remarque que le vote a été organisé entre les 13 départements suivants :

* Douze de culture occitane

    * Ariège (09), Aude (11), Aveyron (12), Gard (30), Haute-Garonne (31), Gers (32), Hérault (34), Lot (46), Lozère (48), Hautes-Pyrénées (65), Tarn (81), Tarn-et-Garonne (82)

* Un seul de culture catalane

    * Pyrénées-Orientales (66)

Le nom de la région intéressant majoritairement les personnes ayant un attachement culturel (dont je suis), nul besoin d’être un grand génie en statistique pour imaginer qu’un vote ethno-culturel donnerait un tel résultat (les enquêtes des journaux locaux ayant déjà démontré l’existence de ce lien ethno-culturel géographique).

Enquête - Enquesta

Evidemment, vous ne manquerez pas de nier ce vote ethno-culturel géographique. Pour vous, il n’est de France que celle qui parle français et revendique des régions aseptisées. Qu’elle doit être faible, cette France qui tremble devant les rares départements où le lien avec une histoire et une langue différente existe encore.

Ce résultat qui nie et éradique le particularisme catalan de la nouvelle région n’est donc pas pour vous déplaire, encore qu’Occitanie ne soit pas aussi jacobin que des noms aussi évocateur « Grand Est » ou « Hauts de France ».

Mme Delga, l’égalité et l’équité sont deux concepts très différents. L’égalité repose sur la volonté d’offrir à tous la même chose mais ne peut cependant être atteinte si tout le monde part du même point de départ. C’est bien là le nœud du problème, avec un département culturellement et linguistiquement différent sur treize, vous avez organisé un déni de démocratie et de respect. L’équité, c’est l’idée de l’égalité « juste »

Egalité vs Equité

« Liberté, équité, fraternité » est la devise de la France non « Liberté, équité, fraternité ». La fraternité, parlons-en. La fraternité, c’est respecter, donner une place à chacun, sa place. Nous aurions dû nous méfier, d’autant qu’au rendez-vous de l’histoire la France a toujours été contre les catalans. A toutes fins utiles, je vous rappelle que les catalans ne font partie de la France que par la force des armes à la suite d’un marchandage entre la France et l’Espagne lors du traité des Pyrénées en 1659. Les origines de nombreux catalans du nord comme moi sont le fruit de cette histoire et la dictature espagnole. Un peuple que la France a parqué dans des camps lors de « la retirada » républicaine. Des hommes, des femmes et des enfants fuyant devant les bombes et les balles, cela ne vous rappelle rien? Vous n’apprendrez donc jamais.

Un peuple qui a subi le « Soyez propres, parlez français » de triste mémoire mais toujours visible dans le préau de l'école d'Ayguatebia (66).

Soyez propres

Un peu plus proche de nous, la France a signé mais jamais ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Mme Delga, vous avez réduit le respect et la fraternité à de simples mots sur les frontons des mairies. Mais ces valeurs s’effritent jusqu’à se vider de sens et devenir les maux d’un pays qui n’est plus le mien et qui ne veut plus être le nôtre.

Mme Delga, souvenez-vous de cette date du jeudi 16 juin 2016 !

Vous allez subir de nombreuses manifestations d’hostilité comme en son temps Georges Frêche pour sa Septimanie. Nous nous étions dressés pour défendre notre particularisme et nous avions gagnés. Cette fois encore, nous ne cèderons pas et vous perdrez bien plus que ce que vous pouvez l’imaginer.

Mani - 18/06/2016



Dans quelques temps, nos frères catalans du sud auront leur propre pays, la Catalogne. Ce sera aussi le nôtre car un trait sur une carte n’a jamais fait de nous des français à part entière. Ne me critiquez pas pour oser le dire car le jeudi 16 juin 2016 vous nous l’avez rappelé à tous. Dans quelques temps donc, vous vous souviendrez de cette date comme celle d’une gifle que vous nous avez infligée. Si vous ne savez pas nous reconnaître, nous représenter alors il est temps pour nous de prendre en main notre destin et de nous joindre aux indépendantistes catalans. De votre mépris, nous construirons un pays, le nôtre.

Mes ancêtres n’étaient pas gaulois, Mme Delga mais ibères. En refusant cette évidence, vous avez fait de moi et de nombreux autres catalans du nord des apatrides. Par conséquent, vous trouverez joint à ce courrier ma carte d’électeur. Faites en ce que bon vous semble mais ne comptez plus jamais sur moi pour participer à votre farce.

Adieu et bon courage pour vos contradictions.